Les écologistes des grands centres en raffolent, les journalistes du Plateau aussi, mais les citoyens des régions n'en sont pas si sûrs.

De quoi parle-t-on? Des éoliennes de plus de 125 mètres de haut avec des bases en ciment de 9 mètres de circonférence, que les promoteurs veulent ériger à 500 mètres des résidences. Comme le montre la photo qui acccompagne ce texte, une fondation d'éolienne au beau milieu d'une terre agricole a de sérieux impacts, d'autant plus qu'il faut ensuite faire des chemins d'accès.

Un nouveau groupe de citoyens des régions de l'Amiante et des Appalaches vient de dénoncer la dégradation de qualité de vie de ce modèle industriel. Appelé Regroupement pour le développement durable des Appalaches, l'organisme estime aussi que les retombées économiques échappent aux régions ainsi qu'au Québec dans son ensemble. Aux yeux des adhérents du Regroupement, seuls les territoires non habités du nord de la vallée du Saint-Laurent sont en mesure de bénéficier de l'énergie éolienne, mais sur la base d'études plus approfondies que celles qui ont été produites jusqu'à présent, et ce, afin d'analyser en profondeur leurs impacts environnementaux. "Les décisions que nous prenons aujourd'hui sont l'héritage que nous laissons à nos enfants", indique le Regroupement.

Selon le Regroupement, l'idée de "développement durable" implique que les communautés sont en mesure de gérer le vent en tant que bien collectif.

Dans les régions, les citoyens sont de plus en plus nombreux à exprimer leur scepticisme vis-à-vis d'un modèle de développement qui leur échappe. Exemple récent, cette lettre d'une lectrice publiée dans l'édition du 10 juin du Courrier Frontenac: "Il y a suffisamment de territoire au Québec pour installer toutes les éoliennes sans nuire à monsieur tout le monde. Greenpeace a beau clamer tout ce qu'ils voudront, ça ne peut rendre acceptable socialement des éoliennes de 2 MW à 500 m des maisons des gens qui n'ont pas choisi de vivre dans un parc éolien et qui ne recevront pas de redevances".