En conférence de presse de clôture des travaux du caucus libéral, le premier ministre Jean Charest a renchéri sur le même ton. "Il y aura de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste à la condition que ça puisse être fait correctement", a-t-il dit.
L'accumulation d'incidents, d'infractions, de contestations et d'interrogations de la part de la population semblent avoir eu raison de la patience du ministre Arcand, qui jusqu'à maintenant se montrait inflexible, rejetant tout moratoire.
"Je sens que l'industrie n'a pas le contrôle de la situation", a-t-il pourtant reconnu vendredi. Il s'est dit prêt à "arrêter" l'industrie, s'il jugeait la santé ou la sécurité de la population menacées.
Sa collègue des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, qui a défendu depuis des mois le dossier des gaz de schiste bec et ongles, sur toutes les tribunes, était absente du caucus libéral jeudi et vendredi.
Québec ne prendra cependant pas de décision dans ce dossier tant qu'il n'aura pas reçu le rapport du BAPE (Bureau d'audiences publiques sur l'environnement), attendu en février.
Il faut rappeler à ce propos que le gouvernement avait confié un mandat restreint au BAPE, qui n'a pas à se prononcer sur la pertinence d'exploiter ou non ces gaz, mais uniquement d'encadrer le développement de l'industrie, de manière à minimiser son impact sur l'environnement.
Selon le directeur de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ), Stéphane Gosselin, Québec n'a pas retourné sa veste. "Pour moi, un volte-face aurait été que le gouvernement annonce aujourd'hui un moratoire", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il avait entendu à maintes reprises les propos du ministre Arcand.