Photo : Bloomberg
Le Canada a peut-être subi une perte d’emplois en juillet dernier, mais les économistes ayant décortiqué les données de Statistique Canada n’y voient rien d’inquiétant.
D’une part, ils soulignent que les pertes découlent surtout d’un fort recul dans le secteur de l’enseignement, ce qui pourrait n’être que saisonnier. Également, on constate que le secteur manufacturier, hautement cyclique, a connu une bonne progression.
PLUS : Le Québec a perdu 20 900 emplois en juillet
René Vézina : Emploi : le Québec retombe en arrière
« La première baisse de l’emploi depuis décembre ne marque pas un changement fondamental dans l’économie » a affirmé Doug Porter, économiste en chef adjoint de BMO Nesbitt Burns à Toronto. Selon lui, il s’agit d’un retour de balancier après la croissance fulgurante du nombre de travailleurs lors des derniers mois.
« Le plus important, c’est que la majorité des postes perdus lors de la récession ont été récupérés dans un court laps de temps d’une année », a-t-il ajouté.
Benoît P. Durocher, économiste principal chez Desjardins Études économiques, souligne pour sa part la grande volatilité des données depuis un certain temps. « Le mois de juin avait été marqué par une création exceptionnelle de 93 200 emplois », observe-t-il.
En regardant la moyenne des deux derniers mois, soit 42 000 emplois créés, on se rapproche de la moyenne maintenue depuis le début de l’année, qui se retrouve à 42 700 emplois créés, indique M. Durocher. « Visiblement, la tendance haussière du marché du travail reste intacte. » Il s’attend à une croissance lors des prochains mois.
Pour Yanick Desnoyers, économiste en chef adjoint de Banque Nationale Groupe Financier, il s’agit d’une pause « entièrement naturelle après la création de 226 600 emplois au cours des trois mois précédents ». Selon lui, il n’y a là aucun indice de faiblesse du marché de l’emploi canadien.
« La fabrication, secteur hautement cyclique, a créé 28 500 emplois en juillet, soit sa plus forte augmentation en 26 mois », donc avant même la récession, raconte M. Desnoyers.
