[Photo : Aude Vanlathem]
Les marchés boursiers ont beaucoup à apprendre du modèle coopératif estime le président de la Caisse de dépôt et de placement du Québec, Michael Sabia. À l’occasion d’une allocution au Sommet international des coopératives à Québec, M. Sabia s’en est pris à la vision à court terme des investisseurs, devenus selon lui de véritables touristes.
«Je ne suis pas certain que les actionnaires possèdent encore des entreprises. Je crois qu’ils ont cessé d’être les citoyens d’une institution, ils sont devenus des touristes. Ils contemplent le paysage et après l’avoir regardé, ils s’en vont», s’est désolé le patron de la Caisse.
Pour illustrer son propos, il a fait valoir que les échanges à haute fréquence (high frequency trading) représentent 60% du volume des transactions aujourd’hui.
«C’est complètement fou!» a lancé Michael Sabia.
Bien sûr, les actionnaires espèrent un retour sur investissement et les entreprises qui le génèrent à court terme sont populaires, mais cela ne fait pas nécessairement d’elles de bonnes entreprises à long terme, a-t-il souligné. L’arrimage entre le fonctionnement actuel du marché des capitaux et les besoins à long terme des sociétés est à redéfinir, estime M. Sabia.