Les taux d'emprunt de court terme de l'Espagne et de l'Italie se détendaient de manière spectaculaire mardi matin sur le marché obligataire, grâce à des propos du président de la BCE suggérant des achats de titres de dette jusqu'à l'échéance de trois ans.
Le taux à 2 ans de l'Espagne, qui évolue en sens inverse du prix, chutait à 3,266% (contre 3,509% lundi à la clôture). Il était encore au-dessus de 7% fin juillet.
De son côté, le taux de même échéance de l'Italie reculait à 2,374% (contre 2,633%) et se situait au-delà de 5% fin juillet.
«C'est l'effet Draghi», résume Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole CIB.
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a jugé lundi qu'il était de la "responsabilité" de la BCE d'intervenir sur le marché de la dette, selon des propos rapportés par des députés européens à Bruxelles.
«Il a indiqué qu'à ses yeux, le rachat de dette à moyen terme (moins de trois ans) sur le marché secondaire n'était pas de la création monétaire», a ajouté l'eurodéputé Jean-Paul Gauzès (Parti Populaire Européen, France).
Lors de la dernière réunion en date de la BCE début août, Mario Draghi avait déjà indiqué qu'en cas de rachats de dette publique sur le marché, l'institution se concentrerait sur le court terme.
Mario Draghi est même allé un peu plus loin lundi soir, parce que l'échéance 3 ans est considérée comme du moyen terme (moins de deux ans).
Ces rachats, qui se feraient en parallèle des fonds de secours européens, sont toutefois conditionnés à une demande d'aide d'un pays.
Cette détente sur le marché "montre à quel point il y a encore beaucoup d'incertitudes sur ce que va faire la BCE", selon M. Ducrozet.
Les investisseurs pourraient peut-être en savoir plus lors de la très attendue réunion de la BCE jeudi.