L'État islamique (qui a sa propre monnaie, son armée, sa police, et ses services secrets) est bien plus organisé qu'on ne le croit, car une bonne partie de ses dirigeants est issue du parti Baas de Saddam Hussein, rappelle Pierre-Jean Luizard.
Par exemple, il n'existe pas de ministères au sens strict de l'État islamique. On y trouve par contre une division fonctionnelle du travail et des départements administratifs spécialisés, souligne l'historien français.
Le territoire contrôlé par l'EI est aussi subdivisé en sept administrations provinciales qui chevauchent, de façon très symbolique en référence à l'histoire de la région, les frontières des États, en l'occurrence la Syrie et l'Irak.
Créé en 2006, l'État islamique a proclamé le 29 juin 2014 le rétablissement d'un califat - un territoire reconnaissant l'autorité d'un calife successeur de Mahomet dans l'exercice du pouvoir - sur les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie.
Ces territoires faisaient partie jadis du califat ottoman aboli en 1924 par Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne.
On l'oublie souvent, mais les frontières actuelles des États du Moyen-Orient ont été créées par les Français et les Britanniques, après la Première Guerre mondiale.
Des frontières historiques contestées par l'État islamique, et qu'il semble bien être en voie de réussir à déconstruire avec l'établissement du califat, du moins dans le cas de l'Irak, selon Pierre-Jean Luizard.
Pourquoi on assiste à la décomposition du Moyen-Orient