Son histoire est relativement récente. Au milieu des années 1970, son utilité ne faisait aucun doute, mais pourtant, rappelle Buffett dans ses lettres annuelles, bien peu de dirigeants osaient l'utiliser (voir le livre de Lawrence Cunningham pour ceux qui veulent en savoir plus).
Une rapide illustration avec le cas de Consolidated Edison. À l'époque, ses actions se négociaient à moins du quart de leur valeur comptable. Chaque fois qu'un dollar de bénéfice était conservé en encaisse, le marché lui accordait une valeur de 0,25$ en bourse. Alors que la direction demeurait passive face à la situation, on pouvait lire sur les sites de construction de New York, le slogan de la société: "Creuser: notre devoir"…
Avec le temps l'outil fit son chemin. On en vint malheureusement à la situation actuelle où le rachat d'actions est devenu usuel et trop souvent utilisé sans une suffisante marge de sécurité.
Utilisé ainsi, l'outil risque en effet tout au contraire de détruire de la valeur.
On a encore souvenir d'une opération de TVA, qui, à la fin mars 2008, nous avait étonné. La société avait annoncé le rachat de 2 millions de ses actions à 17$ pièce, l'offre expirant à la mi-mai.
Son titre est aujourd'hui dans les 14$ et le seul moment où il toucha les 17$ fut lors de l'opération. Un mauvais synchronisme, qui, à ce jour, a plutôt détruit de la valeur (on a utilisé de l'encaisse pour payer 17$ quelque chose qui valait moins).
Déterminer la valeur intrinsèque d'une société n'est pas simple. Pour créer de la valeur avec assurance, l'outil ne devrait être utilisé que lorsqu'une action est nettement sous-évaluée.