Ainsi, M. Leive s'est penché sur la foule de données que présente le site Web SportsReference.com à propos des champions sportifs. Son intérêt s'est porté sur les médaillés – or, argent, bronze – des Jeux olympiques, et ce, depuis qu'on compile des données précises à leur sujet : toutes leurs performances durant leur carrière, leurs dates de naissance et de mort, l'évolution de leur état de santé au fil des années, etc.
Puis, il a complété ses informations à droite et à gauche, histoire d'en savoir davantage sur un échantillon final de 1 082 athlètes qui ont gagné, au moins une fois dans leur vie, une médaille olympique. Qu'est-ce que cela lui a permis de découvrir? Ceci :
> Individuel. Dans les sports individuels, les médaillés d'or vivent en général moins longtemps que les autres médaillés.
> Collectif. Dans les sports collectifs, les médaillés d'or vivent en général plus longtemps que les autres médaillés.
Surprenant, n'est-ce pas? Le simple fait de gagner l'or aux Jeux olympiques a un impact sur la longévité du médaillé. Un impact tantôt positif, tantôt négatif.
Le chercheur de Wharton a, bien entendu, tenu à savoir pourquoi. Il a alors creusé un peu plus dans ses données, et mis au jour ceci :
> Surperformance. Les athlètes qui ont dépassé les attentes aux Jeux olympiques, c'est-à-dire qui ont gagné l'or alors qu'ils ne figuraient pas au départ parmi les grands favoris, vivent plus longtemps que ceux qui ont répondu aux attentes ou qui ont connu une contre-performance.
> Contre-performance. Les athlètes qui figuraient au départ parmi les grands favoris et qui n'ont pas gagné l'or vivent moins longtemps que les autres médaillés.
Autrement dit, ce qui nuit gravement à la longévité d'un athlète, c'est le fait de ne pas atteindre le résultat qu'on attendait de lui, et même qu'il attendait de lui-même. La vraie nuisance, ce sont des attentes trop élevées et le vide que l'on ressent après l'échec.