Dans le cadre de leur étude intitulée The future of employment: How susceptible are jobs to computerisation?, ils ont noté que, l'air de rien, l'ordinateur et les logiciels ont pris, ces derniers temps, une place grandissante dans notre quotidien au travail. Par exemple, quelle est l'entreprise qui ne fait pas appel aujourd'hui à un logiciel pour tenir sa comptabilité? Autre exemple : les courriels n'ont-ils pas quasiment tué la profession de coursier? Ou encore : le nombre de réceptionnistes n'a-t-il pas chuté depuis l'apparition des systèmes téléphoniques automatisés?
Ils ont également noté que Google a fait en 2010 une avancée remarquable qui pourrait changer le monde du transport dans un avenir rapproché : au mois d'octobre de cette année-là, la firme de Mountain View avait annoncé avoir réussi à modifier une Prius de Toyota pour la rendre entièrement automatisée. Plus besoin de conducteur, un ordinateur s'occupait maintenant de tout, et même mieux qu'un être humain : avec lui, aucun risque d'accident dû à un moment d'inattention.
«Dans leur livre Race against the machine sorti en 2011, Brynjolfsson et McAfee montrent que l'avancée de la technologie est telle qu'elle ne touche plus seulement les professions manufacturières répétitives, mais aussi celles qui nécessitent de l'intelligence. Ce qui rend de plus en plus de métiers obsolètes, année après année», soulignent d'ailleurs les deux chercheurs d'Oxford dans leur étude.
MM. Frey et Osborne ont alors eu l'idée d'identifier les professions qui pourraient voir les ordinateurs prendre une place prépondérante dans les prochaines années. Comment ont-ils procédé pour cela? D'une manière brillante, je trouve.
Dans un premier temps, ils se sont penché sur une base de données dénommée O*NET, du département américain du Travail. Celle-ci présente une classification détaillée d'un total de 903 professions exercées aux États-Unis. Pour les besoins de leur étude, ils en ont retenu 702.