Ce n'est pas tout! MM. Nanda et Rhodes-Kropf ont eu un flash incroyable, en cours de route. Ils ont noté, en effet, que leur modèle de calcul économétrique était parfaitement applicable à d'autres domaines. À plein d'autres domaines.
Un exemple lumineux… Imaginons que les deux acteurs ne soient plus un investisseur et un innovateur, mais un conseil d'administration et un PDG. Chacun a des intérêts différents, et chacun se doit de trouver un terrain d'entente, de conclure un deal avec l'autre. Les deux professeurs de la HBS se sont amusés à regarder ce qui se produisait dès lors.
Résultats? Forts instructifs, une fois de plus :
> Les conseils d'administration qui ont une faible tolérance au risque ont le réflexe de signer un contrat à long-terme avec un PDG. Ce faisant, ils ont tendance à recruter des PDG expérimentés, mais pas vraiment innovateurs dans l'âme.
> Les conseils d'administration qui, eux, apprécient les prises de risque sont prompts à embaucher des PDG inexpérimentés, mais innovateurs dans l'âme.
> Dans les deux cas, les innovations radicales de l'entreprise sont bridées. Dans le premier, parce que le PDG recruté n'a pas vraiment ça dans le sang. Et dans le second, parce que l'argent dépensé pour recruter LA perle rare – et tous les changements organisationnels que cela entraîne –, selon le conseil d'administration, être récupéré ailleurs, et donc au détriment des projets vraiment innovants.
Pas mal, non? Libre à vous, maintenant, de voir si ce modèle de calcul est applicable encore ailleurs.
En passant, l'écrivain français Bernard Fontenelle aimait à dire : «Il faut oser en tout genre ; mais la difficulté, c'est d'oser avec sagesse».