Les deux chercheurs ont concocté un modèle de calcul économétrique carrément génial de simplicité. Dans celui-ci, deux acteurs entrent en jeu : d'une part, l'investisseur, et d'autre part, l'innovateur. Et l'action se déroule en seulement deux périodes de temps.
L'investisseur évolue en pleine incertitude : il ne sait pas ce que peut donner le projet d'innovation qui lui est présenté, et est plus ou moins à l'aise avec ça. Dans un premier temps, il doit décider s'il met de l'argent dans ce projet prometteur en termes de gains potentiels, ou s'il l'investit plutôt dans un placement sûr, mais peu rentable. Et dans un second temps, il doit décider s'il augmente sa mise initiale dans le projet (une somme nécessaire pour le poursuivre), ou s'il met cette somme dans un autre placement sûr et peu rentable.
Quant à lui, l'innovateur doit décider de l'effort qu'il consacre à son projet d'innovation. Son objectif est, bien entendu, de faire avancer son projet le plus audacieux, celui qui pourrait le faire briller aux yeux du monde entier. Mais si jamais cela se révèle plus difficile que prévu – par exemple, si l'investisseur avec lequel il est en contact commence à sa défausser –, il peut : soit réduire ses ambitions pour coller davantage aux visées de l'investisseur; soit décider de faire affaire avec un autre investisseur, pour ne pas dire un autre employeur.
Simple, n'est-ce pas? Et génial, car ça correspond, me semble-t-il, aux grandes lignes stratégiques des deux acteurs souvent adoptées dans la réalité, sur le terrain.
Ceci fait, MM. Nanda et Rhodes-Kropf ont glissé leur modèle de calcul dans un ordinateur et regardé comment les deux stratégies pouvaient parvenir à s'harmoniser au mieux. Autrement dit, quand et comment les deux pouvaient arriver à convenir d'un deal. Quelques surprises les attendaient…