Voilà. Une personne peut refuser de coopérer avec autrui – et donc, de manière plus large, peut résister à toute forme de changement – pour deux raisons malheureusement tout à fait logiques. D'une part, pour préserver l'avantage qu'elle a sur les autres; d'autre part, pour empêcher autrui de prendre un avantage sur elle. Fascinant, n'est-ce pas?
Maintenant, comment peut-on contrer cette dangereuse spirale? Eh bien, en intervenant simultanément sur ces deux freins :
> Rassurez tout un chacun. Lorsque vous expliquez à tout le monde le changement qui doit être entrepris ensemble, rassurez chaque membre de votre équipe quant aux conséquences concrètes que cela aura pour lui. Soulignez bien que cela n'affectera pas la dynamique actuelle, à savoir que ce qui ne changera pas (ou très peu), ce sont les rôles et fonctions de chacun par rapport aux autres. Pourquoi? Parce que ce message permettra de faire comprendre à ceux qui pensent qu'ils ont un "avantage" quelconque sur les autres qu'ils en bénéficieront toujours. Et parce qu'il permettra à chacun de saisir qu'il n'aura pas ainsi l'occasion de prendre un "avantage" sur autrui, si bien que personne ne sera tenté de faire sombrer les autres avec lui dans le sable mouvant. CQFD.
À vous, par conséquent, de jouer. Montrez-vous on ne peut plus rassurant quant au maintien de la dynamique de l'équipe, et vous éviterez le cercle vicieux du paradoxe de Gambetta & Origgi.
En passant, Molière a dit dans Psyché : «Je regarde ce que je perds / Et ne vois point ce qui me reste».
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