> Impavidité. Les employés qui sont les plus voleurs ne sont pas virés par leur manager, mais préfèrent partir d'eux-mêmes de cet environnement de travail devenu trop surveillé à leur goût. Cela se produit en général dans les semaines qui suivent l'implantation du logiciel de NCR. Qu'est-ce que ça indique? Que les managers ne savent pas comment réagir face au phénomène du vol commis par les membres de leur équipe, d'après les trois chercheurs. Et manquent donc de leadership.
> Pusillanimité. Une fois informés des agissements des uns et des autres, les managers ont le réflexe d'attribuer plus d'heures de travail aux employés qui affichent une belle attitude. Un changement conséquent : les "bons" employés travaillent ainsi en moyenne 2 heures et demie de plus qu'auparavant par semaine. Quant aux voleurs, eh bien, ils leur attribuent les mêmes horaires que d'habitude. C'est-à-dire qu'il n'y a aucune sanction pour eux à ce sujet. Une autre signe de défaillance des managers, selon les trois chercheurs.
Que retenir de tout cela? Une chose très simple :
> Les employés se mettent à quitter le droit chemin en raison de l'attitude des managers. En effet, quand on a des horaires de travail difficiles, quand on est sous pression à plusieurs reprises dans la journée, quand on gagne un petit salaire, et surtout quand on sait que son boss ne sanctionnera pas vraiment une "petite" fraude, alors le dicton se vérifie : «L'occasion fait le larron». Et ce, à plus forte raison si le voleur a un grief contre son employeur (une soirée de congé lui a été refusée, etc.).
Bref :
> Si vous souhaitez voir changer le comportement des membres de votre équipe, commencez par changer le vôtre.
En passant, le sociologue français Edgar Morin a déjà dit : «Le pourcentage de voleurs est le même dans toutes les communautés, même chez les gendarmes».