«Trop de mauvaises nouvelles nous assaillent. Depuis des années. Trop de catastrophes et de menaces économiques, sociales, financières, écologiques. Avec leurs conséquences humaines, fracassant des entreprises et des vies, menaçant chacun de nous d’un irréversible déclassement. Face à ces menaces, le monde semble trop vaste, [notre pays], trop petit. Le marché semble trop puissant, la démocratie, trop fragile. Les tentations sont alors grandes d’abandonner, de renoncer, de baisser les bras, de fuir.
«C’est ainsi que s’amorcent toujours les grandes faillites individuelles et collectives. C’est ainsi que, sans en avoir conscience, les plus belles civilisations commencent à disparaître. C’est ainsi que les prophéties les plus noires se réalisent. Il faut, pour l’éviter, prendre toutes ces mauvaises nouvelles comme autant de défis. Et, pour y parvenir, nous devons retrouver l’élan vital, le désir d’affronter les coups du sort et de les vaincre. Et ressentir qu’au-delà du danger la vie et la France en valent la peine. Ce sentiment doit se nourrir d’une nostalgie et d’une espérance, de courage et de respect de soi-même. Alors, seulement, on trouvera la force de ne pas se résigner, de ne pas fuir. On réussira à considérer l’adversité comme une bonne nouvelle parce qu’elle forcera à se dépasser.
«Chacun de nous a été ou sera confronté, à un moment de sa vie, à ce genre de situation. Elle est presque toujours réversible. Et, lorsqu’elle ne l’est pas, c’est seulement parce que la fin arrive. Or, pour une nation, il n’y a pas nécessairement de fin. Un pays peut être immortel, s’il s’en donne les moyens, s’il sait donner du sens, une raison d’être, à ses habitants, pour qu’ils y restent, qu’ils y créent, qu’ils y bousculent les pouvoirs, y aient des enfants, y inventent un avenir.»
Pas mal, n'est-ce pas? Inspirant, pour qui traverse une crise…
En passant, une pensée foudroyante de l'écrivain britannique Gilbert Keith Chesterton tirée de l'un de ses Textes : «L'humanité ne produit des optimistes que lorsqu'elle a cessé de produire des heureux»…