Peut-être avez-vous du mal à croire que nous faisons tous ça sans nous en rendre compte. Alors, réfléchissez à la dernière fois où quelqu’un vous a annoncé une mauvaise nouvelle : n’avez-vous pas fermé les yeux un petit moment dès que vous avez compris de quoi il s’agissait? Soyez sincère…
L’ex-agent du FBI a une anecdote à ce sujet. Un incendie criminel avait ravagé un hôtel de Puerto Rico et les inspecteurs cherchaient à comprendre comment les incendiaires s’y étaient pris pour pénétrer à l’intérieur en dépit des mesures de sécurité. Les gardiens ont alors été interrogés un par un sur ce qu’ils faisaient au moment du crime : où ils se trouvaient, ce qu’ils faisaient, etc. Joe Navarro posait les questions, de manière routinière, mais en étant tout de même attentif aux personnes interrogées. Et il a noté que l’un des gardiens, quand il lui a demandé où il se trouvait à ce moment-là, a baissé de manière infime le menton et fermé brièvement les yeux avant de répondre le plus naturellement du monde qu’il était à son poste, comme d’habitude. Flairant le mensonge, il est revenu par la suite sur ce point, de façon insistante, et l’homme a fini par avouer qu’en réalité il avait rejoint une cliente de l’hôtel dans sa chambre. Son absence avait permis aux malfaiteurs d’agir.
«Comme l’eye blocking est associé aux images, réelles ou mentales, qui nous déplaisent, on peut considérer qu’une personne qui y a recours ressent un certain malaise. Cette personne est sous le coup d’une vive émotion, et aimerait que celle-ci reste muette. D’où l’intérêt de savoir décoder ce geste inconscient», souligne M. Navarro, en indiquant qu’il s’agit là de «l’un des indicateurs non-verbaux les plus fiables et les plus valables».
Maintenant, vous venez de comprendre pourquoi les champions de poker prisent tant les lunettes de soleil…