Maintenant, appliquons tout cela au cas DSK. A, c'est l'ex-ministre français des Finances, B, sa présumée victime, et C, nous-mêmes, les juges, peu et mal informés de ce qui s'est véritablement passé au Sofitel de Manhattan. Notre incrédulité au moment où l'on a appris la nouvelle saute aux yeux : tout le monde, hommes comme femmes, a été choqué, puis les réactions ont divergé, plus ou moins...
Ainsi, vos collègues masculins ont commencé à chercher des explications. Et pas vos collègues féminines, qui, elles, ont condamné le geste présumé sans équivoque. Bref, comme le montre l'étude de deux chercheuses suédoises, les hommes ont voulu comprendre avant de juger, pour ainsi – inconsciemment – juger moins sévèrement. Quant aux femmes, elles ont jugé, sans vraiment tenir compte du statut social prestigieux de DSK. Pas vrai?
Et vous-même, qu’avez-vous pensé sur le moment? Et en élargissant le questionnement, pensez-vous que vous pouvez, désormais, avoir un autre regard sur ceux qui, autour de vous, transgressent certains interdits? Une piste pour vous aider dans votre réflexion : le poète latin d’origine berbère Térence disait fort à propos, d’après l’historien Suétone : «On juge mieux les affaires d’autrui que les siennes propres»…