Il s’agit là d’un processus rigoureux et méthodique, qui peut occasionner des changements majeurs en cours de route. Par exemple, Toy Story 2 a vu son scénario réécrit de A à Z moins d’un an avant sa sortie en salles, parce qu’il avait été jugé que l’histoire «clochait». Il faut savoir que le dead-line – soit la sortie en salles – est non négociable, même d’une journée, ce qui est une énorme contrainte, mais une contrainte qui porte fruit, chez Pixar…
On le voit bien, difficile de faire plus perfectionniste que ça. Et pourtant, ça n’empêche pas Pixar de briller par sa créativité. Certains vont même jusqu’à dire qu’ils ont redonné un nouveau souffle aux films d’animation. «Ma stratégie créative est très simple, dans le fond : fonce droit à l’erreur, le plus vite possible. Pourquoi? Parce qu’il faut commencer par se tromper pour pouvoir trouver une vraie idée neuve. Donc, plus vite j’aurais fait le tour des erreurs, plus vite je trouverais l’idée géniale», dit Andrew Stanton, le réalisateur des films Finding Nemo et Wall-E.
La question se pose : est-il possible d’appliquer la méthode Pixar à votre propre travail, et livrer de la sorte un produit ou un service remarquable? Oui, bien sûr, mais attention à ne pas vous en rendre malade. Le perfectionnisme peut avoir du bon, mais à condition de ne pas mettre en péril votre ego : quand vous commettez une erreur - et cela est inévitable lorsqu’on entend exceller -, ne vous attardez pas au fait qu’elle vient de vous; oubliez-la aussitôt, et passez à l’idée suivante.
Comme le dit Ernst Jünger dans Sur les falaises de marbre : «Une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre». Qu’en pensez-vous?