Puis, elles ont présenté différents scénarios à 228 étudiants, qui devaient indiquer comment ils réagiraient dans telle ou telle situation. Le but, cette fois-ci, était de voir si, lorsqu’on prend un risque, on le fait plus facilement lorsqu’on se met soi-même en danger ou lorsqu’on met en péril l’équipe ou l’entreprise pour laquelle on travaille; et s’il y a alors une différence entre les sexes. Là encore, le résultat est très intéressant : les femmes prennent davantage en considération les intérêts des autres que les hommes, quand il s’agit de prendre une décision risquée.
Enfin, les chercheures ont observé l’attitude des uns et des autres quand la décision à prendre est potentiellement lourde de conséquences (pour soi, ou pour son équipe ou son entreprise, comme des licenciements en cas d’échec). Les 250 étudiants soumis à cette expérience leur ont permis d’apprendre que, hommes comme femmes, rivalisent de prudence dans un tel cas de figure. Quand les enjeux sont élevés, nous préférons nous montrer prudents. Cela étant, ceux qui décident tout de même de prendre des risques, sont alors prêts à prendre de très gros risques, à jouer le tout pour le tout. Et ce, hommes comme femmes.
«En résumé, les hommes et les femmes n’ont pas la même tolérance au risque; les hommes tiennent moins compte que les femmes de l’impact sur les autres lorsqu’ils décident de prendre des risques; et lorsque le péril est grand, la plupart d’entre nous faisons preuve de prudence, à l’exception de quelques casse-cous, prêts à courir le risque maximal», indiquent les chercheures.
«En situation de crise, les dirigeantes auront tendance à faire passer l’intérêt de l’entreprise avant le leur, et ne prendront pas de décision risquée au point de mettre en danger leur équipe ou leur entreprise. En revanche, les dirigeants veilleront avant tout à leur intérêt personnel : si une décision risquée peut les aider dans leur carrière, quitte à ce que d’autres en payant le prix, ils n’hésiteront pas trop à le faire», poursuivent-elles.
Une phrase lumineuse explique tout cela. Elle est tirée d’un vieux post de Rosabeth Moss Kanter, professeure à Harvard et auteure de Confidence et SuperCorp., sur la page de blogues de la Harvard Business Review : «La faillite de Lehman Brothers se serait-elle produite si celle-ci s’était appelée Lehman Sisters?»…