Elles ont pris toutes les listes du Fortune 1 000 de 1990 à 2008 et ont regardé comment se composait la tête hiérarchique des entreprises y figurant, sous l’angle de la féminisation. Et ce, sachant qu’en moyenne les femmes occupent dans ces sociétés américaines 15,2% des sièges du conseil d’administration et 13,5% des postes de la hautte direction. Puis, elles ont répertorié la performance financière de toutes ces compagnies, en période de crise économique, soit durant les années 1990, 1991, 2001 et 2008.
Résultat? Il y a bel et bien corrélation entre le taux de féminisation et la performance des grandes entreprises. Une corrélation positive, ce qui signifie que plus les femmes sont nombreuses à la tête de la direction, meilleure est la performance de l’entreprise, en période de crise économique. «En dupliquant l’étude de M. Ferrary aux Etats-Unis, nous avons trouvé les mêmes résultats que lui en Europe», soulignent les chercheures.
Maintenant, comment expliquer ce phénomène? Pour tenter de le savoir, elles ont procédé à trois expériences, dont le fil conducteur est le comportement des uns et des autres par rapport à la prise de risques. La question est de savoir si les hommes sont plus susceptibles de prendre des risques que les femmes; si, lorsqu’ils décident de prendre des risques, les hommes et le femmes le font de la même manière, ou pas; et si ces décisions peuvent avoir une incidence sur la performance de l’entreprise.
Pour le savoir, elles ont demandé à 146 étudiants de remplir un questionnaire détaillé, histoire de mesurer leur tolérance au risque financier. Il en est clairement ressorti que les femmes ont une plus grande aversion au risque que les hommes.