Autre point vital d’une vie en communauté sereine : le dialogue. Dom Longeat poursuit :
«Saint Benoît veut que chacun trouve bien sa place dans la communauté en donnant son avis : «Ce qui nous fait dire qu’il faut consulter tous les frères, c’est que souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur». Mais, cette prise de conseil se fait avec beaucoup de sagesse : «Les frères donneront leur avis en toute humilité et soumission».
«En fait, cette dimension n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre. D’une part, les questions relatives à la vie du monastère sont nombreuses et ne peuvent être toutes l’objet d’un débat ; c’est pourquoi, d’ailleurs, il existe le Conseil. D’autre part, malheureusement, il est assez rare de trouver des communautés où tous sachent s’écouter mutuellement. On sait trop à l’avance ce que l’on doit penser des propos de tel ou tel. A tel point que certaines paroles ne sont pas suffisamment prises en compte.
«L’écoute mutuelle est capitale pour pouvoir exister en communauté. On remarque souvent que certains s’éloignent de la vie communautaire, parce qu’on ne prend pas suffisamment en compte leur parole. Tout homme a envie d’exprimer quelque chose, c’est même l’originalité de la nature humaine ; s’il ne peut le faire dans le groupe où il vit, il dépérit et parfois cherche ailleurs, un espace plus propice. Ceux qui pensent avoir quelque chose de plus intéressant à dire que les autres doivent faire effort de patience, pour entendre ce qu’ils estiment moins approprié mais qui reste pourtant utile. Ainsi, chacun pourra exister dans ce dialogue qui est une composante essentielle de l’amour. Tout, bien sûr doit se faire avec discrétion et discernement. Il ne s’agit de dire n’importe quoi, n’importe comment, à n’importe qui, sous prétexte qu’on a besoin de parler.»
Ces pensées résonnent-elles en vous? Font-elles vibrer une corde sensible, comme cela a été le cas pour moi en les découvrant? J’image que oui, le contraire me surprendrait beaucoup…