> Un bon moyen d'atténuer le biais du premier conseiller. Curieusement, les premiers conseillers ont, en général, tendance à donner de mauvais conseils - comprendre, des conseils biaisés - à partir du moment où ils savent que le conseillé va voir, après eux, un autre conseiller.
Pourquoi? Parce qu'ils se disent que l'important, pour eux, est dès lors d'empocher vite fait le plus d'argent possible, sachant que l'autre conseiller risque de les contredire. Et parce qu'ils se disent en même temps que leurs conseils biaisés ne sont pas si moralement discutables que ça puisque le conseillé pourra rectifier le tir de lui-même grâce au second conseiller. Étrange réflexion, il est vrai, mais c'est tout de même ce qui se produit bel et bien dans un tel cas de figure!
Sachant cela, il est tout à fait possible de contrer ce phénomène. Comment? En jouant deux cartes maîtresses dont dispose toujours un conseillé, selon l'étude : «Le conseillé peut faire comprendre au premier conseiller que son avis sera communiqué au second conseiller, et ainsi lui signifier que sa réputation est en jeu. Ou si cela n'est pas vraiment possible (pour des raisons de confidentialité, par exemple), le conseillé peut faire comprendre au premier conseiller que si son avis lui a été vraiment bénéfique, il fera appel à lui à d'autres occasions, mais qu'en cas contraire leur relation s'arrêtera là», indiquent les deux chercheurs.
Que retenir de tout ça? Ce point en particulier, je pense :
> Qui entend prendre conseil se doit de prendre conseils. Il lui faut rechercher les lumières non pas d'une, mais de deux personnes. Et ce, même s'il a conscience que cela présente un coût en temps, en ressources, voire en argent. Mais à deux conditions, toutefois : d'une part, il doit faire comprendre au premier conseiller que la justesse de son avis est primordiale, et peut avoir des conséquences - positives comme négatives - pour lui aussi; d'autre part, il doit veiller à ce que le second conseiller soit réputé pour ses bons conseils. Et le tour est joué!
En passant, l'inventeur florentin protéiforme Léonard de Vinci disait : «Nul conseil n'est plus loyal que celui qui se donne sur un navire en péril».
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