Fascinant, n’est-ce pas ? Les participants ont ainsi estimé qu’il était important de reconnaître les efforts et les résultats de chacun, mais à condition que le témoignage de reconnaissance soit ‘juste’. C’est-à-dire à condition qu’il ne provoque pas d’inégalités flagrantes entre les uns et les autres : si jamais ils réalisaient qu’il y avait une grande différence entre la reconnaissance qu’ils avaient eu (leurs propres gains, en l’occurrence) et celle qu’avaient obtenu les meilleurs qu’eux, leur propre performance était dévalorisée à leurs yeux. Du coup, on peut légitimement supposer que cela affecterait leur sentiment de réussite, et par suite, leur motivation à fournir d’autres efforts à l’avenir.
Que retenir de tout ça ? Ceci, à mon avis :
> Qui entend reconnaître avec justesse le travail d’un employé ou d’une équipe se doit de récompenser non pas ses résultats, mais ses efforts. Il lui faut en effet éviter à tout prix de créer, de part la récompense offerte, un sentiment d’inégalité entre les uns et les autres. Pour le saisir, il lui suffit de se mettre dans la peau de quelqu’un qui a travaillé dur sur un projet complexe, des mois durant, et qui – pour mille et une raisons – n’a pas obtenu les résultats escomptés, et qui constate qu’un collègue qui a travaillé tout aussi fort, mais a atteint la cible visée, décroche une promotion de rêve ou une prime alléchante ; et lui, rien, si ce n’est quelques encouragements condescendants. Est-il étonnant que cette personne-là n’ait plus, dès lors, le cœur à l’ouvrage ?
En passant, l’écrivain néerlandais Multatuli disait : «Ce n’est pas la récompense qui élève l’âme, mais le labeur qui a valu cette récompense».
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