Et nous commettons dès lors une erreur. Une lourde erreur. C’est ce que j’ai découvert hier, dans une étude passionnante titrée Resolving conflcts by a random device et signée par trois professeurs d’économie, à savoir Erik Kimbrough, de la School of Business and Economics de la Maastricht University (Pays-Bas), ainsi que Roman Sheremeta et Timothy Shields, tous deux de l’Agyros School of Business and Economics de la Chapman University (Etats-Unis). Une étude qui montre combien nous ferions bien, dans certaines situations, de nous fier au hasard…
Les trois chercheurs sont partis d’une anecdote révélatrice, une anecdote – tenez-vous bien – authentique. Vous connaissez sûrement Sotheby’s et Christie’s, ces deux respectables sociétés internationales de vente aux enchères d’œuvres d’art. Eh bien, il leur est arrivé un jour de se disputer un contrat de 17,8 millions de dollars américains. Que croyez-vous qu’elles ont fait? Sont-elles allées devant les tribunaux pour trancher en bonne et due forme? Pas du tout! Elles ont réglé leur différend à l’amiable, et pas n’importe comment : en jouant à roche-papier-ciseau! Véridique.
Pourquoi? Tout bonnement parce que ni Sotheby’s ni Christie’s n’était sûre de gagner le procès et parce que c’était le moyen le moins coûteux pour trouver une solution. Et c’est justement ce que les trois économistes ont voulu analyser : ne serait-il pas bon d’imiter plus souvent ce modèle inusité de résolution de conflit, vu les avantages indéniables qu’il présente?