Quelles questions étaient ainsi posées à la Pythie? Elles concernaient en général le futur, et étaient souvent tournées de manière à avoir une réponse par «oui» ou par «non». Cela allait de «Dois-je me marier avec cette femme?», «Est-ce que je ferais bien de faire affaires avec ce commerçant», en passant par d’autres enjeux on ne peut plus considérables comme «Nous, les Athéniens, ferions-nous bien d’entrer en guerre maintenant contre Sparte?».
Maintenant, l’important est de savoir si ces oracles étaient fiables, me direz-vous. Oui, ils l’étaient, en ce sens qu’ils étaient suivis, sans quoi ils n’auraient eu aucune utilité. Ils étaient en effet appliqués à la lettre, et ce, essentiellement pour deux raisons :
– ils étaient un message divin impossible à ignorer, sans quoi on risquait de subir les foudres du dieu concerné;
– ils engageaient la réputation de la Pythie et celle de celui qui l’avait consultée.
Aujourd’hui, nous ne faisons plus autant confiance aux oracles. Certes, certains vont voir des «diseuses de bonne aventure», d’autres hésitent à prendre une décision quand des «signes de mauvaise augure» se mettent sur leur chemin, d’autres misent sur «leur bonne étoile» lorsqu’ils achètent un billet de loterie, mais la plupart du temps, nous préférons taire cette petite voix en nous qui nous dit que la chance peut être de notre côté, histoire de nous rassurer à l’aide des béquilles de la raison. Oui, des béquilles qui nous donnent un semblant de stabilité dans les moments de difficulté… Pas vrai?