Les deux chercheurs sud-coréens ont demandé à 150 volontaires de bien vouloir se prêter à deux petites expériences. Dans un premier temps, il s'agissait de remplir une série de suites logiques, vous savez, ces fameuses lignes remplies de formes géométriques ou de nombres dont il faut trouver l'élément manquant qui suit en toute logique (ex.: 1 | 2 | 4 | 8 | …, et il faut indiquer alors 16, puisque c'est le résultat qui suit lorsqu'on additionne deux fois le dernier nombre [ici, 8+8]). Puis, chacun devait passer sa copie à son voisin, histoire de se faire corriger par lui, en fonction des résultats divulgués par les examinateurs. Enfin, chacun recevait sa copie corrigée, devait en prendre connaissance et se devait ensuite de choisir le niveau de difficulté – de simple à difficile – de l'exercice suivant, du même genre.
Ce que je ne vous ai pas indiqué, c'est que les participants avaient été conditionnés au préalable pour être dans un état d'esprit particulier. Il leur avait fallu remplir un questionnaire qui n'était pas neutre, en ce sens qu'il influençait, l'air de rien, leurs pensées. Plus précisément, leur motivation à briller durant l'expérience à laquelle ils se prêtaient :
> Maîtrise. Certains étaient amenés à penser que l'expérience, exigeante sur le plan intellectuel, allait leur permettre de devenir plus vifs d'esprit, voire d'accroître leur intelligence. Bref, on leur avait mis dans le crâne l'idée que l'important, c'était d'en profiter pour devenir meilleurs.
> Performance. Les autres étaient amenés à penser que l'expérience, d'un haut niveau de difficulté, allait leur permettre de montrer aux autres qu'ils étaient plus intelligents qu'eux. Bref, on leur avait mis dans le crâne l'idée que l'important, c'était d'en profiter pour surclasser les autres.
L'idée derrière cette expérience? Regarder si le type de motivation initial – la recherche de la maîtrise ou au contraire celle de la performance – influence, ou pas, le comportement des personnes à la suite d'un feedback négatif (les examinateurs avaient veillé à donner, lors du premier test, des séries de suites logiques si ardues à résoudre que tous les participants se retrouveraient forcément avec une note lamentable).
Voici ce que cela leur a permis de découvrir :