Dans la troisième expérience, il a été soumis à 75 étudiants et employés d'une école de commerce le scénario suivant : «Vous êtes le responsable de l'embauche d'une grande compagnie. Vous recevez deux soumissions intéressantes pour un poste ouvert. Après analyse, l'un des candidats vous paraît plus pertinent que l'autre. Vous recevez alors l'appel d'un gros client de votre compagnie, vous demandant de choisir le candidat le moins pertinent, qui est le fils d'un de ses partenaires d'affaire, en échange de quoi, il promet de faire plus souvent appel aux services de votre compagnie. Vous écoutez cette recommandation et offrez le poste au candidat le moins pertinent.»
Cette fois-ci, les candidats ne devaient pas seulement dire ce qu'ils pensaient de ce comportement, mais aussi indiquer dans quelle mesure ils visualisaient bien la situation décrite oralement. Les résultats ont été les suivants :
> Sans surprise, ceux qui avaient les yeux fermés ont déploré plus fort que les autres l'attitude d'un tel responsable des ressources humaines;
> Ceux qui avaient les yeux fermés ont mieux visualisé la situation que les autres.
Pour finir, M. Caruso et Mme Gino ont refait vivre la troisième expérience à 152 personnes et sont allés un peu plus loin dans celle-ci. Par exemple, ils ont dû indiquer si la situation présentée les avait mis mal à l'aise; et si cela leur était arrivé de la vivre, à quel point ils se seraient sentis fautifs et coupables. Autre exemple : des tests ont été effectués pour évaluer la qualité de la visualisation de la situation en question.
En conclusion :
> Ceux qui avaient les yeux fermés ont nettement mieux visualisé la situation que les autres;
> Ceux qui avaient les yeux fermés ont réagi beaucoup plus émotivement que les autres au comportement immoral.