Les trois chercheurs ont voulu en savoir davantage sur ceux qui avaient poursuivi leur effort grâce au pari financier qu'ils avaient fait. Et ils ont découvert que :
> Désavantage aux hommes et aux jeunes. Les hommes et les jeunes employés étaient moins tentés par ce pari que les femmes et les employés plus âgés.
> Avantage aux assidus. Les participants qui étaient les plus assidus au gym durant le premier mois ont été ceux qui étaient les plus prompts à faire le pari de la seconde phase de l'expérience.
> Avantage aux optimistes. Les participants qui avaient dit au début de la seconde phase de l'expérience qu'ils iraient de plus en plus souvent au gym sont ceux qui ont le plus réussi leur pari. Autrement dit, les plus motivés au départ ont connu plus de succès que les autres.
Enfin, Mme Royer et MM. Stehr et Sydnor ont regardé si cette expérience avait coûté cher à l'entreprise. Ils ont calculé que le programme qu'ils ont concocté représentait un coût moyen de 57 dollars par employé participant à l'opération. Et ils ont noté que, d'après une étude de Baicker, Cutler & Song (2010), il en coûte en général aux entreprises américaines 20 dollars par heure d'absence lorsqu'un employé se fait porter pâle. Par conséquent, il suffit que 1 employé sur 3 réduise d'une seule journée le nombre de journées où il tombe malade par an pour que l'entreprise rentre dans ses frais. Un objectif raisonnable pour qui fait du sport sur une base régulière pendant une telle durée, d'après eux.
Que retenir de tout cela? Eh bien, qu'il y a moyen de vraiment motiver ses employés à fréquenter un gym, c'est-à-dire à se faire mal à court terme pour se sentir mieux à moyen et à long terme. Un moyen très simple : lui proposer un pari financier tentant. Il ne vous reste maintenant plus qu'à évaluer lequel, au juste…
En passant, l'ex-président français Jacques Chirac a dit lors d'un discours tenu à Paris le 6 décembre 1999 : «On gagne toujours quand on parie sur l'homme».