Concrètement, ils ont repris différents classiques de la théorie des jeux, comme le "dilemme du prisonnier", qui permettent d'identifier les meilleurs comportements à adopter dans certaines situations.
Prenons le temps de quelques explications pour y voir plus clair… Le "dilemme du prisonnier" caractérise les situations où deux personnes auraient tout intérêt à coopérer, mais où les incitations à trahir l'autre sont si fortes que la coopération n'est jamais sélectionnée par un joueur rationnel. Albert Tucker, un mathématicien américain d’origine canadienne, le présentait sous la forme d’une histoire…
Deux suspects (en réalité, les deux responsables du crime) sont arrêtés par la police. Le hic? Les agents n'ont pas assez de preuves pour les inculper, donc ils les interrogent séparément en leur faisant la même offre : «Si tu dénonces ton complice et qu'il ne te dénonce pas, tu seras remis en liberté et l'autre écopera de 10 ans de prison. Si tu le dénonces et lui aussi, vous écoperez tous les deux de 5 ans de prison. Et si personne ne se dénonce, vous aurez tous les deux 6 mois de prison».
Chacun des prisonniers a alors logiquement la réflexion suivante à propos de son complice :
• « Dans le cas où il me dénoncerait :
- Si je me tais, je ferais 10 ans de prison ;
- Mais si je le dénonce, je ne ferais que 5 ans. »
• « Dans le cas où il ne me dénoncerait pas :
- Si je me tais, je ferais 6 mois de prison ;
- Mais si je le dénonce, je serais libre. »
Et de conclure : «Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt à le dénoncer».