Après réflexion, le chercheur a mis au jour le cercle vicieux de l’incompétence du manager. Celui-ci peut se présenter comme suit :
> Un nouveau manager prend les rênes d’une équipe. Ce manager est incompétent, et souvent ne le sait même pas, ou du moins, pas encore;
> Faute de connaissances suffisantes dans le domaine où il œuvre, ou bien faute d’autre chose (manque de leadership, etc.), il a le réflexe de ne pas prendre de décision «hâtive» et fait tout pour retarder celle-ci le plus possible;
> Le membres de son équipe commencent à douter de sa capacité à prendre les décisions qui s’imposent;
> La méfiance s’instaure entre le manager et son équipe;
> Des erreurs sont commises, et c’est toujours la faute d’autrui;
> Chacun se retrouve dans une petite bulle, sans moyen de communiquer efficacement avec les autres;
> Le statu quo se met à régner, plus aucune décision n’est prise, l’esprit d’équipe est sur le point de mourir à jamais;
> Un nouveau manager arrive en poste, mais avec en général le même profil professionnel et psychologique, car il a été choisi par les mêmes bosses ignorants de ce qui distingue un bon manager d’un mauvais;
> Et c’est reparti pour un tour!
Redoutable, n’est-ce pas? Et quand on y pense bien, n’est-ce pas bel et bien ce à quoi nous assistons jour après jour au bureau? «Le noeud du problème réside dans la rotation des managers. L’un succède à l’autre, mais comme l’un ressemble tellement à l’autre, c’est comme si rien n’était appelé à changer, pour ne pas dire s’améliorer», dit M. Shapira.