> Avantage à la bienveillance. Le meilleur a tout intérêt à se montrer bienveillant envers les moins bons que lui. Pourquoi? Parce que son intérêt premier, c'est de demeurer le meilleur, et donc de veiller à ce qu'aucun événement surprise ne survienne pour tout changer, ce qui a le plus de chances de se produire avec l'arrivée d'un nouveau joueur. Or, comment peut-il s'y prendre pour éviter qu'un nouveau joueur ne pénètre dans le marché? En donnant l'impression à ceux qui seraient tentés de venir que le marché est déjà saturé, en ce sens qu'il y a déjà beaucoup d'acteurs de taille conséquence. Le calcul est désormais très simple : il lui faut atténuer l'intensité de la guerre des prix pour ne pas faire "mourir" les plus petits du marché afin de permettre à ceux-ci de vivre, et même de grandir un peu, sans pour autant leur donner une vraie possibilité de le challenger. Subtil, n'est-ce pas?
«Le mieux qu'ait à faire le meilleur, c'est de dire à ses concurrents immédiats : "Adoucissons la rivalité entre nous, en particulier la guerre des prix, parce qu'ainsi vous allez pouvoir être assez forts pour résister à la venue d'un éventuel nouvel acteur. C'est à votre avantage, et aussi au mien, c'est vrai, parce que ça ne ferait pas mon affaire de voir débouler un nouveau qui risquerait de tout chambouler"», soulignent les deux chercheurs dans leur étude.
Ainsi, le meilleur gagne à moyen et à long terme à faire preuve de bienveillance, même si cela lui occasionne un coût à court terme. Quel coût? Eh bien, il faudrait plutôt parler d'un manque à gagner, soit la somme qu'il aurait pu immédiatement empocher s'il avait renforcé la guerre des prix au point d'écraser la plupart de ses concurrents immédiats.
Que retenir de cette étude? Ceci, à mon avis :
> Qui entend demeurer devant les autres ne doit non pas chercher à creuser l'écart avec eux, mais à le diminuer! Il se doit en effet de faire preuve de bienveillance envers les plus petits que lui-même. Car c'est la seule façon pour lui de s'assurer qu'un nouveau venu ne perturbe pas d'un seul coup l'ordre établi.
En passant, le penseur chinois Mencius disait : «La bienveillance est sur le chemin du devoir».
Découvrez mes précédents billets
Ma toute nouvelle page Facebook
Mon compte Twitter
Et mon livre : Le Cheval et l'Âne au bureau