Nous devons cependant puiser un peu plus loin pour découvrir que deux importants actifs sont ignorés dans le calcul de la base. Il s'agit des fameuses taxes différées, comme vous vous en doutez probablement. Or, ils éliminent également de la base un montant un peu plus difficile à établir : l'amortissement futur de certaines dettes obligataires.
Cet amortissement correspond à l'escompte concédé aux preneurs de leur dette lorsqu'elle fut émise. Cet escompte constitue un montant d'argent que la société n'a jamais reçu, mais pour lequel elle n'avait inscrite aucune charge au moment de la transaction. On amortit donc le montant sur plusieurs années, selon l'échéance des dettes. La valeur au livre doit donc être réduite de près de 1,5G$, ce que l'on ne voit pas sur le bilan. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'établir un objectif de rendement sur l'équité, on n'hésite pas à en tenir compte. Ainsi, la base de calcul pour établir l'objectif est de 10G$, plutôt que les 13,6G$ calculés au départ. Nous avons l'impression de nous retrouver devant une situation de deux poids deux mesures.
Certains petits détails peuvent causer de grandes différences. Demeurez vigilant dans vos estimés!
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com