M. Buffett décrivit la situation. Par exemple, un haut dirigeant approche un de ses homologues et lui dit : ''J'ai entendu parler de l'une de vos directrices sur votre conseil. Nous avons besoin d'une femme sur le nôtre et apparemment elle se comporte bien...'' Voilà! Elle vient de décrocher un autre emploi de 300 000$ par an. ''C'est la réalité de notre monde'' expliqua M. Buffett.
On fait face à un gros dilemme. Le directeur qui acquiesce aux plans de rémunération sans objections empoche 200 000$ ou 300 000$ par an simplement en assistant à plusieurs réunions annuelles. Va-t-il vraiment écouter sa conscience et faire opposition, alors qu'il risque de perdre son poste ou de ne plus en obtenir d'autres ailleurs?
Donc, dans le cas d'un haut dirigeant, nous assistons à un beau mouvement d'entraide entre eux. Dans le cas des personnes qui n'ont jamais accédé à des postes aussi rémunérateurs, nous nous retrouvons avec un incitatif tout aussi redoutable : comment dire ''non'' à 300 000$ en restant simplement consentant dans les réunions lorsque l'on ne gagne pas des millions de dollars par an?
Il n'existe qu'une solution. Les actionnaires doivent exiger plus que jamais d'avoir leur mot à dire sur la rémunération des dirigeants et des membres du conseil.
P.S.: Vous vous demandez peut-être combien les membres du conseil sont payés chez Berkshire Hathaway? Entre 2000$ et 6000$ par an!
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com