Monsieur Tellier doit-il quitter?
La question se pose aujourd'hui avec beaucoup d'acuité. En vacances, on a un peu sourcillé le 6 septembre en lisant que le chef de direction financière, Christian Paupe, avait été remercié par le conseil d'administration.
Pourquoi?
Nulle explication. Il peut cependant être aujourd'hui avancé que c'est sur lui qu'on a décidé de faire porter la perte de crédibilité financière de la société.
Il y a peut-être d'autres motifs au congédiement, mais, sur l'aspect crédibilité, un seul individu ne peut être tenu responsable. Si un analyste pouvait sentir le risque d'une forte radiation il y a quelques semaines, toute la haute direction le voyait forcément aussi.
Dans le contexte, on ne voit pas comment monsieur Tellier peut être exonéré du reproche d'avoir ces derniers mois cherché à noyer le poisson et ainsi amené plusieurs investisseurs à se méprendre sur le potentiel de Yellow Media.
Cela dit, malgré l'opinion de ceux que l'on a croisé mercredi, lui demander de quitter serait une importante erreur.
Le plan de match en place est son plan (1), et nul mieux que lui ne peut l'exécuter. Dans sa situation actuelle, Yellow Media n'a plus réellement d'espace financier pour tergiverser avec un nouveau venu ou se lancer dans de nouveaux investissements. Elle n'a pas non plus d'espace pour une réorientation majeure de stratégie.
S'ajoute le fait qu'avec le remerciement du chef de la direction financière et le départ en mai du chef du marketing Stéphane Marceau, la cabine de pilotage commence à manquer de stratèges suffisamment au fait du fonctionnement de l'entreprise pour qu'on ne se perde pas trop dans la reconstruction.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Yellow n'a probablement jamais eu autant besoin de Marc Tellier.
(1) Ce plan repose sur un programme baptisé Solution 360 qui vise à faire transiter les activités de Yellow Media du papier vers Internet. Il s'agit notamment pour les représentants de l'entreprise d'offrir aux petites et moyennes entreprises, non seulement du placement dans ses annuaires, mais aussi sur ses propres sites web (Redflagsdeal, Lespacs, etc.), de même que sur ceux avec lesquels elle a des partenariats (Yahoo!, Google, Bing).
Le pari est que dans un monde avec une multiplicité d'offres publicitaires Internet, les PME recherchent un guichet unique. Et Yellow Media croit que son guichet est l'un des plus attrayants au Canada.