Assurément dangereux pour SNC?
Non.
Il faut d’abord que les allégations qui viennent de faire surface soient prouvées. Les faits seront en outre très importants.
Il existe ensuite un méandre juridique dans lequel il est à ce stade impossible de naviguer. À la Régie du bâtiment, SNC est enregistrée sous une demi-douzaine de licences. Une infraction à la société mère aurait-elle pour effet de faire planer une menace de révocation sur l’ensemble de ses filiales? C’est fort douteux.
Même en ne s’attardant qu’à la société mère, où à la filiale en cause, il est aussi fort plausible que SNC ne soit que la victime de gestes isolés. Il pourrait être plaidé que dans cette circonstance, elle devrait échapper aux sanctions. Son conseil d’administration est présumé ne pas avoir été au fait des gestes frauduleux et ses actions ultérieures tendent à accréditer la présomption.
Nul doute que les centaines d’emplois en jeu ne seraient pas non plus sans poids dans les décisions à rendre.
Quand même, les dernières allégations ne sont pas rassurantes sur les pratiques de l’entreprise. On pouvait comprendre que l’envie et le contexte concurrentiel ait eu raison du code d’éthique de SNC dans certaines juridictions étrangères. Qu’elle ait tenté une si vaste manœuvre de corruption au Canada –où les règles sont dîtes moins république de bananes- amène cependant à se demander si elle ne jouait pas en fait incorrectement un peu partout, avec des approches et des montants qui pouvaient être moins facilement détectés à la comptabilité.
C’est pour cela que les nuits des dirigeants de SNC devraient normalement être plus troublées.
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