La Caisse fait-elle un bon coup?
Ça semble en effet assez bien. Au 31 décembre, l'institution évaluait la valeur de son placement à 2,3 G$. Elle est aujourd'hui de 2,75 G$, un gain de près de 20%. C'est un bon prix. On n'irait cependant pas jusqu'à dire qu'avec cette transaction la Caisse met Quebecor dans sa petite poche d'en arrière. Desjardins, la CIBC et la Financière attribuaient une valeur de 2,4 G$ à sa participation, mais Canaccord et TD l'estimaient respectivement à 2,8 et 2,9 G$.
Le 20% de gain devrait en outre aider au rendement de la Caisse en 2012, puisque, comme on l'a vu, le placement est l'un de ses plus importants.
Après 10 ans, que conclure?
Un mot en terminant sur les conséquences de cette transaction pour le Québec.
D'un point de vue financier, ce fut une erreur.
Si la Caisse avait mis son argent dans l'indice TSX, au lieu d'être toujours à perte, le placement aurait livré un rendement de 40%. On savait à l'époque que l'avenir était dans l'Internet, mais on ne savait pas trop de quelle façon. La preuve en est que le plan de match était initialement de vendre la participation dans le sans-fil (Microcell) de même que dans la téléphonie (Vidéotron Telecom), les deux organes de croissance d'aujourd'hui. Bien que dictés par le marché, les multiples que l'on paya à l'époque dans ces circonstances n'étaient pas rationnels.
D'un point de vue social, il y a un peu plus de nuances. On peut en effet se demander ce que serait devenue Vidéotron sous Rogers. Il s'est fait un solide travail de construction chez Vidéotron. On y fait aujourd'hui du développement. À la place d'emplois technologiques et de haut niveau, on aurait assurément eu droit à une rationalisation dans le scénario inverse. Malgré le détachement en cours, l'aventure n'est en outre pas encore terminée. Québecor Média pourrait créer plus de richesse que le marché en général dans les années à venir.
Comme dirait le chanteur: "Et si on se donnait rendez-vous dans 10 ans…".
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