Surtout que...
Il aurait été souhaitable que le Parti conservateur soit un peu plus "conservateur" dans sa gestion.
Vrai, Ottawa prend des hypothèses de croissance économique qui sont inférieures à l'attente des économistes du privé. Jamais le consensus du privé n'intégrera cependant une récession dans ses prévisions de croissance (une banque ne télégraphie pas à sa clientèle qu'elle anticipe que les affaires seront significativement moins bonnes).
Il serait plus prudent pour le gouvernement d'adopter les prévisions de croissance du Directeur parlementaire du budget.
Même si le calcul du Directeur parlementaire ne prend pas en compte les 4 G$ d'épargne que réalisera le gouvernement avec son exercice stratégique, il ne tient pas non plus compte des 3,1G $ de nouvelles promesses. Et il arrive en 2015-16 avec un déficit prévu de 7,3 G$.
Dit autrement, on pourrait bien regretter les promesses de la campagne électorale. Et, comme avec les baisses d'impôt aux entreprises il y a quelques années, avoir encore une fois promis pour le futur ce que l'on n'avait pas les moyens de promettre.
Moins de Kremlin, S.-V.-P.
Difficile de ne pas parler de l'abolition des subventions publiques aux partis politiques versées en fonction des suffrages. Ce n'est pas une mesure financière majeure et c'est justement ce qui la rend décevante.
À terme, la mise au rancart permettra d'épargner 30 M$ par année.
Ce programme avait été mis en place par le gouvernement Chrétien pour compenser l'interdiction des contributions des personnes morales.
Son abolition n'est pas sans menacer l'avenir du Parti libéral. Il faudra forcément que les contributions privées viennent compenser.
Alors que l'on se demande au Québec s'il ne serait pas sage d'augmenter le financement public des partis pour éviter le patronage, on fait plutôt à Ottawa un pas dans l'autre direction.
Le problème de ce gouvernement à ce jour n'est pas dans la gestion des finances publiques. Malgré les doléances qui précèdent, elle demeure somme toute relativement bonne dans le contexte de nécessité électorale qui prévalait.
Il faut cependant déplorer cette tendance qu'il semble avoir à envier le Kremlin.
On se rappellera le petit oubli du dernier budget à mentionner que la cible des dépenses était atteinte par la magie d'un jeu comptable sur l'harmonisation de la TVQ en Ontario et en Colombie-Britannique. On se rappellera aussi les resserrements aux politiques d'accès à l'information. Voilà maintenant que l'on joue avec l'enveloppe du financement de la démocratie d'une façon douteuse.
Dommage.