Ce que peu de gens semblent voir
À la fois en assemblée générale et en conférence de presse, les dirigeants ont répété qu'ils ne voulaient pas créer d'attentes. Ils ont de même prévenu que 2013 serait une année « exigeante ».
Une bonne nouvelle se cachait toutefois dans les allocutions des dirigeants. Dans sa présentation, le chef de la direction financière, Dominique Boies, a parlé du Plan Nouvelles Réalités qui a généré des retombées récurrentes de 10,5 M$.
Dans son discours, monsieur Sawyer a quant à lui indiqué que des économies de près de 17 M$ ont été réalisées sur une base annualisée grâce à une diminution d'effectif et des renégociations d'ententes avec des fournisseurs. À terme, a-t-il précisé, l'objectif est d'arriver à des économies de 35-45 M$.
Voici la bonne nouvelle. Des 10,5 M$ de mesures identifiées au Plan Nouvelles Réalités, seulement 2-2,5 M$ se sont réalisées et ont été inscrites dans les états financiers de 2012. C'est donc autour de 8 M$ qui se présenteront au bénéfice 2013. À ces économies, on peut additionner la majeure partie des 17 M$ auxquelles faisait allusion monsieur Sawyer, parce que ces économies n'ont été identifiées que depuis le mois de janvier.
Il est fort probable que Rona soit en conséquence en route pour augmenter son bénéfice de 20-25 M$ en 2013. Puis, subséquemment, dans les trimestres suivants, de 18 à 28 M$ supplémentaires (l'objectif étant de se rendre à 35-45 M$).
En appliquant le multiple BAIIA moyen du secteur de 8,7 pour 2014 (Rona, Lowe's, Home Depot), c'est une valeur de 1,45$-1,80$ par action qui pourrait être créée sur ces 20-25 M$ en 2013. Et pratiquement la même chose dans les trimestres suivants si les objectifs sont atteints.
Évidemment, cette plus-value risque de se perdre dans le courant de l'exercice 2013, alors que les nouvelles initiatives demanderont probablement des dépenses extraordinaires, mais elle devrait pleinement ressortir en 2014.
Le marché ayant tendance à tout anticiper, c'est un potentiel minimal de quelque 15% et peut-être même plus (25%) pour le titre, quelque part en 2014.
Ce qui gâche la fête
Pour que la chose se réalise, il faut cependant aussi que les revenus tiennent. Or, c'est ici que ça se complique. La SCHL prévoit que les mises en chantier d'habitations devraient reculer de 11% (de 214 827 à 190 300) au Canada en 2013, idem au Québec (de 47 367 à 42 300).
Pour 2014, elle ne prévoit qu'un léger rebond au Canada (à 194 100) et un marché stable au Québec (à 42 200).
C'est un recul des revenus assez prononcé par rapport à aujourd'hui qui semble dans les cartons si le pronostic se matérialise, un recul qui pourrait bien venir annuler tout le potentiel discuté plus haut.
À moins que l'économie ne redémarre plus fortement que prévu, c'est donc tout un travail de stimulation des revenus que devront accomplir messieurs Sawyer et Chevrier.
Comme dirait les partisans d'une certaine formation tricolore, l'équipe travaille fort, mais le puck ne semble pas vouloir rouler pour elle.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT