Yvon Bolduc, directeur général du Fonds de solidarité FTQ.
BLOGUE. En 2009, le Fonds de solidarité avait pris les devants avec une série d'initiatives de gouvernance visant à parer à une potentielle tempête sociale. L'annonce mardi d'un nouveau chantier de la gouvernance donne l'impression qu'il est sur le point d'opérer une opération apparentée et qu'il pourrait dans les prochains mois se détacher davantage de l'influence de la FTQ.
Les dirigeants du Fonds de solidarité ont bien réussi leur comparution devant la commission parlementaire. Leur exposé, combiné au départ à la retraite du président Michel Arsenault, devrait faire baisser la pression médiatique et sociale qui pèse depuis quelques semaines sur l'organisation.
Le directeur général du Fonds, Yvon Bolduc, et les hauts-dirigeant Gaétan Morin et Mario Tremblay, ont bien expliqué les mécanismes en place depuis 2009 pour diminuer les risques de conflits d'intérêt. Il est impossible pour un projet d'investissement d'arriver au conseil d'administration avant d'être passé par un conseil sectoriel où siègent une majorité d'analystes non affiliés au Fonds ou à la FTQ. Ces conseils, qui regroupent des représentants syndicaux et des experts dans différents domaines (minier, nouvelles technologies, etc.) ont un droit de veto sur tout projet. Même chose pour les Fonds régionaux qui bénéficient d'une représentation diversifiée et gouvernementale.
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Depuis l'implantation de ces mécanismes, il apparaît impossible qu'un processus d'ingérence systématique soit en place au Fonds. Le risque qu'un cas d'espèce puisse réussir à passer entre les mailles des contre-mesures de vérification de qualité de projet et de propreté d'argent semble aussi fort limité.
Pour l'avant 2009, on n'écarterait pas qu'il ait pu y avoir de l'ingérence (le Fonds le nie) et l'on affirmerait avec assurance que le Fonds a parfois mal agi. En témoignent, quelques exemples fournis par la Commission Charbonneau (il suffit de penser à Tony Accurso). Le Fonds a d'ailleurs reconnu qu'il avait pu errer dans le passé du côté des risques réputationnels qu'il prenait et confié qu'il faisait maintenant appel à des services d'enquêteurs, notamment dans le secteur de la construction, pour s'assurer qu'il finançait des projets qui ne contreviennent pas à l'éthique.
Si tout est ok, pourquoi un nouveau chantier?