Un certain nombre de réactions observées jusqu'à présent sont à l'effet que Québecor ne cherche qu'à nuire à Bell et evenko et à faire monter les enchères. Qu'elle n'est pas réellement intéressée à Laval.
Si tel est le cas, c'est un jeu dangereux. On se rappellera que l'entreprise est aussi à la recherche d'une franchise de la LNH. Si jamais les tribunaux lui donnaient raison, elle devrait faire bien attention de ne pas s'amener avec une offre dérisoire par rapport au bruit qu'elle fait entendre. Elle a fait quelques faux pas jusqu'à maintenant et doit se garder de fournir des munitions à ceux qui seraient tentés de faire valoir à la LNH qu'il faut être prudent avant d'admettre des tempéraments intempestifs.
Quelque chose nous dit que Québecor n'y est pas par mauvaise foi et tente plutôt un grand coup.
Un chiffre est passé inaperçu, lundi, lors de la conférence de Geoff Molson, mais mérite qu'on s'y attarde. evenko détient 34% de l'auditoire des spectacles présentés au Québec. C'est nettement plus que ce qu'on aurait pensé. Ajoutons l'amphithéâtre de Laval. Supposons ensuite que Bell réussisse finalement avec sa tentative de prendre Astral et la transforme en vaste machine promotionnelle. Il est facile de voir l'énorme emprise qu'aurait alors Bell-evenko sur le marché montréalais.
Québecor a certes un important levier à Québec, où elle a les droits de gestion du futur Colisée. Mais elle doit s'interroger si le marché montréalais ne deviendra pas inexpugnable une fois la Place Bell construite à Laval. Elle doit de même se demander si une Place Québecor ne pourrait pas opérer en synergie sur bien des événements avec le nouveau Colisée de Québec et lui permettre de faire la guerre à Bell/evenko.
Advenant une nouvelle enchère, on serait porté à penser que le tandem Bell/evenko conserve l'avantage. Il a la possibilité d'amener à Laval l'équipe des Bulldogs d'Hamilton. C'est une série d'événements qui permettent d'espérer un certain rendement garanti (du moins sur papier), ce qui permet de miser un peu plus fort.
La Place Bell pourrait bien rester la Place Bell, mais, comme disait Claude Ruel, « y'en n'aura pas de facile ».
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