La dernière carte
Il faut dire que le Fonds de solidarité n'a pas non plus tellement aidé sa cause au cours de la période de réflexion fédérale. Les démêlés avec la Commission Charbonneau et le retour des allégations de favoritisme ont de nouveau mis à mal sa réputation dans l'opinion publique.
Devant des allégations similaires, la gouvernance du Fonds de solidarité a été nettement élevée en 2009, avec une vaste refonte des façons de faire. Les placements effectués doivent aujourd'hui avoir reçu l'approbation de comités d'analyse sur lesquels siègent une majorité d'indépendants, des indépendants qui ne veulent pas perdre leur nom.
Malheureusement ces changements ne sont jamais rapportés dans les médias et l'on reste sur l'impression que la FTQ a une influence néfaste sur les investissements et les façons de faire du Fonds. Bref, que d'importants problèmes de gouvernance persistent.
Le mal est fait. Il faudrait maintenant un geste important, d'abord pour dissiper tout doute quant à l'avenir, mais surtout, pour tenter d'infléchir ce qui semble être une opposition philosophique aux organes syndicaux.
Il y a quelques semaines, le directeur général de l'Institut sur la gouvernance des institutions publiques et privées (IGOPP), Michel Nadeau, indiquait au Devoir que le moment était peut-être venu de penser à amender la loi afin d'avoir moins de représentants du milieu syndical autour de la table du conseil et plus d'administrateurs indépendants. Il estimait que la majorité des membres pourraient être élus par les actionnaires et recommandait que le président du conseil soit lui-même un administrateur indépendant.
Monsieur Nadeau estimait aussi que le président actuel, Michel Arsenault, devrait rester.
D'accord pour l'instant, mais il devrait aussi rapidement annoncer qu'il amorce cette refonte et qu'il cèdera sa place de président du conseil à un indépendant une fois le travail complété.
Il est douteux que cet affaiblissement de l'influence syndicale sur le Fonds infléchirait les conservateurs, mais, pour le bien du Québec, ça semble être la seule carte qui reste à jouer.
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