Un simple changement d'éclairage ou de point de vue suffit à le voir... Photo: DR
De nos jours, les entreprises rivalisent d'ingéniosité pour montrer à tous combien elles sont bienveillantes, c'est-à-dire combien elles se soucient de l'écosystème – l'environnement et la société – dans lequel elles évoluent. C'est à qui offre les produits les plus respectueux de la nature, les conditions de travail les plus enviables, ou encore les montants les plus élevés à des causes touchantes.
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Tant mieux, me direz-vous. Il n'y a pas de mal à faire du bien, ajouterez-vous peut-être. Mais voilà, on peut raisonnablement s'interroger sur la pertinence de surenchérir dans l'angélisme. Une surenchère d'ailleurs tellement claironnée sur tous les toits que certains se demandent s'il ne s'agit pas là de simples coups de marketing…
De fait, n'y a-t-il pas un seuil au-delà duquel chercher à être plus blanc n'apporte, finalement, guère de bénéfices? Prenons une image pour mieux saisir… Deux sprinters font la course. Ils démarrent vite, mais pas trop pour pouvoir garder assez de forces pour accélérer de plus en plus jusqu'à la ligne d'arrivée. Mais voilà, la lutte est tellement chaude que l'un comme l'autre décide de griller ses forces plus tôt que prévu, histoire de faire une différence immédiatement. Et dans cette lutte acharnée, les forces sont grillées si rapidement que l'on en assiste, finalement, à un gaspillage d'énergie, les efforts fournis par l'un comme par l'autre ne permettant à aucun de faire une vraie différence. Du coup, les deux terminent la course à égalité, et ont dépensé des forces herculéennes en pure perte : chacun ayant mal géré sa course, aucun des deux n'est parvenu à battre son record personnel.