Pouliot - CSeries: et maintenant, l'étape ultime

Publié le 17/09/2013 à 09:07, mis à jour le 17/09/2013 à 15:14

Pouliot - CSeries: et maintenant, l'étape ultime

Publié le 17/09/2013 à 09:07, mis à jour le 17/09/2013 à 15:14


Quel est le potentiel de création de valeur du CSeries?

C'est de ce risque de guerre de prix que l'on a personnellement surtout discuté avec le grand patron Pierre Beaudoin sur le tarmac.

Monsieur Beaudoin a dit ne pas connaître les prix auxquels Airbus et Boeing offraient actuellement leurs appareils. Mais il a indiqué que les prix auxquels on offrait le CSeries étaient toujours conformes au plan d'affaires. Il a précisé que celui-ci avait été établi en fonction d'une compétition assez féroce.

Donnée intéressante, Pierre Beaudoin a aussi indiqué que si l'objectif était de prendre 50% du marché, "un plan d'affaires utilisait toujours des hypothèses plus conservatrices que l'objectif".

Des commentaires qui donnent à penser qu'une éventuelle guerre de prix n'est pas outre mesure redoutée.

On ajouterait qu'Airbus et Boeing ont aussi à investir significativement pour remodeler leurs appareils et ont tout autant besoin d'un rendement sur le capital, ce qui vient mitiger le risque de guerre de prix.

La direction de Bombardier prévoit que le CSeries pourrait générer entre 5 et 8 G$ US en revenus supplémentaires d'ici cinq ans (ou un peu plus). À titre de comparaison, la division aéronautique a généré des revenus de 8,6 G$ en 2012 et la division transport, 8,1 G$.

C'est une augmentation potentielle de revenus de 30 à 50% si les attentes sont atteintes.

Au-delà du CSeries, combien pour l'actionnaire?

Un mot en terminant sur le plan global de Bombardier. Il faut en effet faire attention de ne pas croire que le CSeries est le seul engin sur lequel mise la société pour sa croissance future.

"Nous planifions, dans un horizon de 5 ans et plus, augmenter nos revenus de 10 à 16 G$ et notre marge bénéficiaire (avant intérêts et impôts) de 3 à 4 points de pourcentage, par rapport à 2012", disait récemment Pierre Beaudoin.

Outre du CSeries, cette croissance devrait provenir de la croissance des activités des avions d'affaires (notamment avec l'arrivée du Learjet 85 et du Global 7000 et 8000), de même que de nouveaux produits dans la division transport.

En postulant que le niveau de dette demeurerait relativement le même qu'aujourd'hui, on s'est récemment amusé à essayer de déterminer ce que pourrait valoir Bombardier dans cinq ans.

Voici deux hypothèses:

- Si l'on ajoute 10 G$ de revenus aux actuels, et que la marge bénéficiaire avant intérêts et impôts grimpe de 3%, le titre devrait se négocier autour de 12$. C'est 2,4 fois sa valeur actuelle (5$).

- Si l'on ajoute 16 G$ de revenus aux actuels, et que l'on grimpe la marge de 4%, le titre devrait alors se négocier autour de 17,25$. C'est presque 3,5 fois le cours actuel.

Tout cela n'est encore que sur papier, mais avec l'envolée du CSeries, l'on peut aujourd'hui affirmer que Bombardier a réussi son décollage vers ces destinations espérées.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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