Qui a raison?
Il est encore trop tôt pour trancher entre les pro-pétrole et les environnementalistes. Mais, côté tergiversation, on commence à s'approcher du ridicule.
Ces sondages stratigraphiques et les travaux de fracturation qui doivent avoir lieu en 2015 ont pour but de déterminer le type et la quantité de pétrole sur l'île, de même que son potentiel économique. Tout en jaugeant le risque environnemental.
Il ne s'agit pas de dire que le CQDE est mal fondé en droit lorsqu'il réclame un processus d'audience. Il y a une zone grise juridique. En pratique cependant, la démarche ne vise qu'à faire traîner en longueur. Il faut en effet un certificat d'autorisation pour les travaux de fracturation prévus en 2015, ce qui veut dire qu'un processus d'audience publique est garanti pour ce moment. Pour cet été, nous ne sommes qu'à l'étape des sondages, qui n'ont pas le même impact environnemental. Le recours a pour seul but d'amener pour l'île d'Anticosti un processus où il faudrait faire deux consultations publiques environnementales.
Le gouvernement pendant ce temps envoie de curieux signaux sur le respect des ententes signées. C'est une chose de voir les travaux bloqués par un tiers qui utilise la voie judiciaire (ce risque est présent pour tout projet), c'en est une tout autre de renier une entente partenariale. La parole du gouvernement donnée à Pétrolia, Corridor et Maurel & Prom devrait être sacrée. Dans le cas actuel, Québec n'a pas promis qu'il donnerait les autorisations nécessaires à l'exploitation, mais il a assurément promis de ne pas ajouter d'embûches et de délais à ce qui était prévu pour 2014.
S'il tient à intégrer le pétrole d'Anticosti dans une évaluation stratégique globale, le gouvernement devrait à tout le moins rapidement indiqué que l'exercice ne suspend pas l'entente sur les travaux d'exploration qu'il a conclue. Il n'y aurait rien d'antinomique dans cela, puisque l'entente sert aussi à mener des vérifications environnementales. Le gouvernement devrait également songé à clarifier dès maintenant la réglementation, de manière à éviter une double consultation publique sur Anticosti.
S'il est vrai qu'il faut avancer avec prudence dans ce dossier, il ne faut pas non plus tomber dans la procrastination et le non-respect des engagements.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT