Photo: Benjamen Nantel, Les Affaires
D'ici cinq ans, SNC-Lavalin souhaite doubler en grosseur et bien plus que doubler son bénéfice. Difficulté, le marché ne semble pas pour l'instant le vouloir.
Le grand patron Robert Card ne nous a pas vraiment étonné, à l'assemblée annuelle, jeudi, lorsqu'il a indiqué que SNC voulait doubler en grosseur d'ici cinq ans.
Il y a quelques mois, dans une entrevue éditoriale à Les Affaires, il avait laissé entendre la chose. Il avait indiqué que les entreprises concurrentes voyaient généralement leur bénéfice croître de 15% par année, et que si SNC n'y parvenait pas, elle prendrait un retard concurrentiel.
L'énoncé n'était pas aussi clair, mais le calcul mathématique l'était: 15% par année (composé), c'est un doublé sur cinq ans.
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Monsieur Card nous pas mal surpris, cependant, en conférence de presse, lorsqu'on lui a demandé si, lorsqu'il parlait de doubler, il faisait référence aux revenus ou au bénéfice (le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements). "Le BAIIA devrait nettement plus que doubler (way more than double)", a-t-il dit, en précisant que son niveau actuel était inacceptable.
Comme pour se donner un petit coussin de sécurité, il a plus loin précisé que ce pourrait peut-être être sur sept ans.
Très clairement, SNC-Lavalin a l'intention de s'engager sur le chemin de la croissance pour se hisser dans le peloton des 20 à 40 plus grandes sociétés d'ingénierie/construction dans le monde. Elle est actuellement entre la 50e et la 80e position, selon l'évaluation de la direction.
C'est assurément une bonne nouvelle pour le Québec. Bien que monsieur Card indique qu'il faudra davantage décentraliser les décisions pour faire de SNC une société mondiale (60% des revenus viennent encore du Canada), une stratégie d'expansion garantit la présence d'un siège social important à Montréal. L'inertie ferait en sorte que la société risquerait de bientôt devenir une proie et bye-bye le centre décisionnel.
Mais le marché ne semble pas vouloir