Après la pomme de discorde sur l'enregistrement des armes à feu et sur le projet de loi C-10 (jeunes contrevenants), attendez-vous à voir prochainement un autre bras de fer entre le gouvernement du Québec et celui d'Ottawa. L'apparente volonté du gouvernement conservateur de renier Kyoto pourrait bien menacer une bonne partie de la rentabilité du Plan Nord.
Le premier ministre Jean Charest a été assez bon vendeur, lundi, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
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Après la sortie de Jacques Parizeau, la semaine dernière, monsieur Charest a pris soin de préciser qu'il n'était pas question de vendre l'électricité aux minières du nord sans qu'il y ait une marge bénéficiaire.
Autre élément intéressant, qui n'avait pas été avancé jusqu'à maintenant, mais qui n'est pas à rejeter dans l'évaluation de la justesse de développer le nord: la souveraineté territoriale.
Monsieur Charest a fait allusion au développement du Passage du Nord-Ouest, cette nouvelle route de navigation, qui pourrait bien un jour passer par le nord et retrancher trois jours de transport maritime entre l'Europe et l'Asie. Le premier ministre a estimé que le passage pourrait être ouvert à la navigation commerciale d'ici 2020-2030 et qu'il était important pour le Québec d'occuper le territoire avec une plus grande intensité. Notamment pour s'assurer de la propriété des ressources.
Le Canada a toujours soutenu que le passage faisait partie de ses eaux territoriales, mais les États-Unis et la Russie ne reconnaissent pas la chose.
Divergence en vue
Si Québec et Ottawa risquent de bien s'entendre sur cette question nationale, il pourrait bien sous peu en être tout autrement sur la nécessité de respecter Kyoto.