Juste l'exercice?
Chez les arrondissements perdants, des critiques se sont élevées sur le choix de certains paramètres.
Ainsi, un secteur peut avoir un très grand parc, mais ne pas avoir la même pression de fréquentation. Les parcs du centre-ville demandent généralement plus de travail de nettoyage en raison de leur fréquentation. Or, le critère de densité n'a pas été retenu dans les paramètres.
À ce problème d'ajustement de quelques paramètres pour les services de base, s'en ajoute un autre: celui du nivèlement des services offerts. Outremont, par exemple, offrait à ses citoyens le déblaiement des ruelles. Ce n'est pas considéré comme un service de base dans la nouvelle paramétrisation. Et c'est probablement une bonne partie de l'explication des pertes de financement qu'encourt l'arrondissement (-19,3%).
Dans la même veine, il n'est pas impossible non plus que dans un arrondissement qui aurait fait le choix d'offrir plus de bibliothèques, l'une d'elle doive fermer parce que l'offre est trop importante par rapport à la moyenne.
À l'époque des défusions, si ces données avaient été connues, il est probable que l'on aurait assisté à quelques départs. Et on peut comprendre la grogne des citoyens des municipalités à qui on demandera de casquer davantage pour conserver un niveau de services qu'ils ont toujours eu.
À jeter aux poubelles l'opération?
Non.
Les élus des arrondissements mécontents n'ont pas tort de dire qu'il n'ont pas été consultés sur les résultats finaux de l'opération. Mais, on l'a vu, celle-ci est en cours depuis avant la dernière élection. Il y avait consensus dans la région de Montréal sur la nécessité d'harmoniser le financement des services de base en fonction de la performance et de la réalité terrain. Si les élus n'ont pas été consultés sur les conclusions de l'opération, l'appareil administratif de tous les arrondissements a tout de même, lui, contribué à l'élaboration des paramètres. Et s'il y a contribué, c'est qu'il avait eu feu vert des élus locaux.
Le résultat en déçoit certains, mais il est là. Lorsque l'on entre dans un jeu parce qu'on le juge équitable, il faut accepter le verdict des dés.
L'opération est perfectible, mais est dans son essence une bonne chose pour Montréal à long terme. Le financement des services sera désormais ajusté en fonction d'une saine performance et des contraintes terrain. Ceux qui en veulent davantage devront payer davantage, par l'entremise de la taxe locale.
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