La première chose à examiner est ce que fera la demande de pétrole dans le monde.
Depuis 2005, celle-ci a grimpé à un rythme moyen annuel de 1 %.
L'analyste Amit Mehrotra s'attend à une croissance de la demande en pétrole de 1,1 % cette année, de 1,2 % en 2015 et de 1,4 % en 2016.
Ces données, qui n'ont rien d'extraordinaire, cachent un phénomène. Cette année devrait être la première dans l'histoire où la consommation de pétrole sera plus élevée dans les pays en développement que dans les pays développés. En d'autres termes, il n'y aura pas de croissance dans les pays de l'OCDE, mais il y en aura dans les pays émergents, particulièrement en Asie.
Ce fait vaut la peine d'être mis en exergue pour ce qui suit. Il n'y a pas que le volume de pétrole transporté qui compte dans l'industrie, mais aussi la distance sur laquelle il est transporté. On devrait normalement livrer plus de pétrole des régions productrices vers l'Asie. Il s'agit non seulement d'une hausse de volume, mais aussi de parcours plus longs. Les prix étant fixés par journée de transport, il y a un effet de levier.
Oui, mais, avec le pétrole de schiste, les Américains importeront moins de volume, dira-t-on. Vrai, mais l'analyste estime que les exportations de l'Afrique de l'Ouest qui comblent principalement les besoins des États-Unis devraient trouver preneurs sur des destinations plus éloignées en Asie. Ce qui, encore une fois, allongera les distances de transport.
Plus de pétrole à être transporté, donc, sur des distances plus longues.