Voici la règle du pouce en matière de planification de retraite. Si vous souhaitez conserver votre niveau de vie actuel, il vous faudra, à la retraite, toucher un revenu équivalent à 70% de la moyenne de vos trois dernières années sur le marché du travail.
Personnellement, on pense qu'il en faudra plus que cela, notamment en raison de l'explosion des coûts de la santé. Mais restons quand même avec la règle.
Selon le site de la Régie des rentes, la pension fédérale procurera au retraité moyen environ 15% de son revenu actuel, le RRQ 25%; les régimes privés et son épargne personnelle devront combler les 30% manquants.
O.K., ouvrez grand les yeux: au Québec 38% de la population active n'aurait aucune épargne en vue à la retraite, selon une étude de la Régie. Prenons le pourcentage et appliquons-le à une population autour de 4 millions de travailleurs. On voit tout de suite l'ampleur des déceptions à venir. Vous avez 1,5 million de Québécois qui, à leur retraite, se sentiront assurément pauvres raide (seulement 40% du revenu restera).
"Ouf, une chance que l'on n'est pas dans le lot!", dites-vous.
Hummm… Une autre statistique: dans le lot des chanceux (ceux qui épargnent pour la retraite), seulement 43% ont un potentiel élevé d'atteinte d'un niveau adéquat de remplacement du revenu. Pour près de 30%, le potentiel d'atteinte est peu élevé.
Constat: au moins 55% de la population active risque d'être pas mal plus pauvre à la retraite qu'elle ne l'est actuellement. Bon nombre ne pourront en profiter qu'à temps partiel. Et pour ceux qui tomberont malades, il n'y aura pas de solution.