Le tunnel Ville-Marie, le pont Champlain, le pont Mercier et l'échangeur Turcot qui perdent des morceaux. Québec sous-évalue-t-il les réparations nécessaires à ses infrastructures routières? Et si oui, a-t-il la capacité financière de les effectuer?
Ce sont les questions qui nous taraudent depuis l'incident du tunnel de l'autoroute Ville-Marie.
Combiné aux incidents récents, l'événement n'est pas sans soulever une petite réflexion budgétaire. Si on était ministre des finances, on aurait probablement passé un coup de fil à l'homologue des transports: "Dis donc Sam, se pourrait-il que les budgets que l'on avait prévus pour rénover nos infrastructures soient finalement insuffisants?"
Bien que de juridiction fédérale, l'exemple du pont Champlain est probablement la meilleure illustration de ce que l'on essaie d'expliquer. Il y a un an, personne ne parlait encore de la nécessité de remplacer le pont avec urgence. C'est apparemment maintenant une quasi obligation. L'infrastructure est majeure, mais son remplacement n'était pas dans les cartons budgétaires.
Combien d'autres ponts Champlain (et Mercier) sont-ils susceptibles de se cacher sur le réseau routier québécois sous une forme ou une autre?
De témoignages d'experts, on comprend qu'il n'est pas aisé d'évaluer le degré de dangerosité et l'urgence de procéder à la réparation de différentes structures, particulièrement lorsqu'elles sont en béton. Pour utiliser une analogie caricaturale, plutôt que de chercher le gisement, les ingénieurs doivent chercher la faille, mais, comme pour le gisement, la probabilité demeure relativement élevée que le forage d'exploration passe à côté de la faille.
D'où nos deux questions initiales: Québec sous-évalue-t-il les réparations nécessaires à ses infrastructures routières? Et, si oui, a-t-il la capacité financière de les effectuer?
Les réparations nécessaires sont-elles sous-évaluées?
On a donné un coup de fil au ministère des Transports mardi, mais, en toute franchise, le retour ne devrait pas donner lieu à de grandes réponses.
C'est difficile à dire et c'est le passage du temps qui nous permettra de voir si l'enveloppe de 16,8 G$ prévue pour le réseau routier dans les cinq prochaines années est suffisante.
SI l'enveloppe n'est pas suffisante, peut-on en ajouter?