On notera au passage que Me Jacques Larochelle estimait mercredi, qu'au-delà des honoraires, si le recours avait traîné 5 à 6 ans, entre 25 et 40 M$ se seraient vraisemblablement ajoutés à la réclamation, notamment en raison des rendements perdus et des intérêts courant.
Bref, une montagne de coûts s'amenait pour l'AMF, Northern Trust et KPMG. Dans le cas d'une victoire, un assureur se dirigeait vers une situation de break-even. Dans le cas d'une défaite, la mathématique devenait nettement désavantageuse.
Une autre considération tout aussi importante
L'autre risque qui pesait de plus en plus sur l'AMF, Northern Trust et KPMG en était un de réputation. Particulièrement pour l'AMF.
À Québec, la juge Dominique Bélanger, de la Cour supérieure, était depuis la fin novembre en délibéré sur un autre recours collectif, de 78 M$ celui-là, dirigé uniquement contre la Caisse de dépôt et placement.
Une décision était attendue instamment. Advenant une autorisation du recours par la juge, la Caisse de dépôt n'aurait eu guère d'autre choix que d'appeler tout le monde en garantie, l'AMF y compris, pour tenter de minimiser ses frais.
D'autres dépenses à ajouter à la facture. Mais surtout, on voit tout de suite les gros titres et l'important ébranlement de confiance: la Caisse accuse l'AMF d'avoir été grossièrement négligente (il faut une faute lourde pour faire sauter l'immunité de la couronne).
Que l'opinion publique médise est une chose. Que la plus importante institution du Québec le fasse aussi, ça devient embarrassant. Et ça donne en parallèle des munitions à Ottawa pour son projet de commission unique.
Même si le recours collectif contre la Caisse n'avait pas reçu de feu vert, le risque restait important qu'un procès ne vienne mettre en lumière des failles au sein de l'AMF, dans les processus de vérification de KPMG ou dans la gestion de Northern Trust.
Les investisseurs font aujourd'hui une bonne affaire. Dans les circonstances, ceux qui paient apparaissent néanmoins encore plus gagnants.